Conférence Lundi 5 Mai

 


Compte rendu de la Conférence sur les Italiens en Dordogne dans l'entre-deux-guerres 1919-1939

 Compte rendu de la Conférence sur les Italiens en Dordogne dans l'entre-deux-guerres 1919-1939



Samedi 7 Avril 2025, nous avons eu le plaisir d’assister à la conférence de Bernard Lachaise qui nous a présenté ses recherches sur la communauté italienne en Dordogne entre les deux guerres de 1919 à 1936.



Bernard Lachaise commence par remercier chaleureusement tous les descendants des familles Pasquini Comin, Berardi et Garibaldi qui ont confié des photographies et autres documents pour illustrer sa conférence.

L’entre deux guerres est la grande période de l’arrivée des Italiens en Dordogne. D’après les cartes de l’historien Pierre Milza, nous pouvons voir qu’à la fin du 19è siècle les Italiens sont peu nombreux en France, ils sont essentiellement installés dans l’est et le sud-est, moins de 500 en Dordogne. À partir de 1926, le nombre d’Italiens en Dordogne est en constante progression : 127 en 1921, puis 1427 en1926, 2333 en1931 ,4986 en1938. En 1926, la communauté italienne est alors la plus importante   devant les communautés espagnole, suisse, belge, polonaise.

 En fonction des besoins, les familles italiennes font preuve d’une grande mobilité et se déplacent dans plusieurs communes. Le Verteillacois n’est pas une terre où les Italiens ont été les plus nombreux. La grande zone d’implantation en Dordogne est le Bergeracois de par sa proximité avec le Lot et Garonne. Quand ils sont arrivés, les Italiens se sont installés et ont travaillé dans des fermes en tant qu’agriculteurs.

Différentes raisons les ont poussés à émigrer en France telles que la destruction des régions nord de l’Italie après les conflits avec l’Autriche, la difficulté de nourrir des familles nombreuses, la montée du fascisme mais aussi l’impossibilité de continuer à émigrer aux Etats -Unis qui, après la 1ère guerre mondiale, ont restreint l’immigration des populations catholiques.



Les familles installées en Verteillacois sont venues de différentes régions, d’Emilie Romagne, du Piémont de Vénétie, de San Marin et de Lombardie. Ils choisissent la Dordogne en raison d’un phénomène d’entrainement, les premiers venus font venir leurs familles.

Après la 1ère guerre mondiale, en raison du nombre important de morts, la Dordogne a connu une forte baisse démographique, beaucoup de fermes étaient à l’abandon ou manquaient de main d’œuvre. Les Italiens, d’après les témoignages, sont venus à la demande du gouvernement français qui a établi des accords avec le gouvernement italien, ils pratiquaient essentiellement des métiers de l’agriculture, ils ont remis en état des terres en friche et ont apporté avec eux de nouvelles méthodes culturales.

Lors de la période de dépression, dans les années 30 et en 1940, quand l’entrée en guerre de l’Italie a été considérée comme une trahison, l’accueil des Italiens a pu être difficile. Un nombre important d’Italiens étaient au service du Marquis de Fayolle à Tocane et travaillaient en tant que  métayers.

Sante Garibaldi, petit fils de Giuseppe Garibaldi, est venu s’installer en Ribéracois avec l’aide du Maire de Ribérac de l’époque Jules Brunet. Il mènera la manifestation contre le fascisme à Bergerac en 1939.



Les Italiens ont été progressivement naturalisés et ont pu racheter des propriétés dans lesquelles ils travaillaient.

Plus d’une centaine de personnes dont beaucoup de descendants d’italiens ont applaudi chaleureusement  la prestation  de Bernard Lachaise qui a aimablement répondu aux nombreuses questions.

 


 Compte-rendu réalisé par Isabelle Guichard